« Les religieux doivent tendre de tout leur effort à ce que, par eux, chaque jour de mieux en mieux, l’Église manifeste le Christ aux fidèles comme aux infidèles : soit dans sa contemplation sur la montagne, soit dans son annonce aux foules du Royaume de Dieu, soit encore quand il guérit les malades et les infirmes et convertit les pécheurs à une vie féconde, quand il bénit les enfants et répand sur tous ses bienfaits, accomplissant en tout cela, dans l’obéissance, la volonté du Père qui l’envoya. Que tous enfin soient persuadés que la profession des conseils évangéliques, tout en comportant renonciation à des biens qui méritent indiscutablement l’estime, ne fait cependant nullement obstacle au progrès de la personne humaine, mais au contraire, de par sa nature, lui est du plus grand profit. En effet, les conseils, volontairement acceptés selon la vocation personnelle de chacun, contribuent considérablement à la purification du cœur et à la liberté spirituelle ; ils stimulent en permanence la ferveur de la charité et surtout sont capables d’assurer aux chrétiens une conformité plus grande avec la condition de virginité et de pauvreté que le Christ Seigneur a voulue pour lui-même et qu’a embrassée la Vierge sa Mère, ainsi que le prouve l’exemple de tant de saints fondateurs. Nul ne doit penser que les religieux par leur consécration deviennent étrangers aux hommes ou inutiles dans la cité terrestre. Car s’ils ne sont pas toujours directement présents aux côtés de leurs contemporains, ils leur sont présents plus profondément dans le cœur du Christ, coopérant spirituellement avec eux, pour que la construction de la cité terrestre ait toujours son fondement dans le Seigneur et soit orientée vers lui, afin que ceux qui bâtissent ne risquent pas de peiner en vain. C’est pourquoi enfin le saint Concile approuve et loue ces hommes et ces femmes, ces frères et ces sœurs qui, dans les monastères, dans les écoles et les hôpitaux, dans les missions, apportent à l’Épouse du Christ la parure d’une constante et humble fidélité à leur consécration, et à tous les hommes leurs services aussi généreux que divers »
Ainsi s’exprime le dernier concile œcuménique (Vatican II) au sujet de la vie religieuse, en insistant sur le fait que celle-ci n’est pas ornementale dans la vie de l’Église, mais essentielle, puisqu’elle permet, entre autres, à tous les fidèles baptisés de se souvenir de leur commune vocation à la sainteté ! Le fait que des hommes et des femmes choisissent de vivre radicalement à la suite du Christ pauvre, chaste, vierge et obéissant nous encourage à vivre, tous plus ordinairement, des conseils évangéliques.
C’est une très grande grâce d’avoir accueilli, dans notre paroisse, cette semaine, nos chères Petites Sœurs de la Consolation qui nous accompagnent depuis des années dans nos camps éducatifs ! Leur présence fait briller, au milieu de nous et du quartier, la splendeur de l’élection chrétienne. Nos égards reconnaissants doivent être doublés d’une prière fervente en faveur de leurs vocations : accompagnez-les vingt minutes dans les rues à l’entour et vous verrez immédiatement combien elles sont attendues… combien le Christ est attendu à travers leur humble témoignage !
Abbé Simon Chouanard