Du petit âne «que personne n’a encore monté » au sépulcre «taillé dans la roche, où personne n’avait encore été déposé », en passant par «la grande pièce garnie de coussins au premier étage pour faire les préparatifs de la Pâque », la Ville Sainte, tel un écrin vierge, semble être disposée de toute éternité à accueillir la visite de l’Époux. Comme si c’était la première, comme si c’était la dernière, comme si c’était l’unique.
Combien de fois, pourtant, le Fils de l’Homme l’aura-t-il arpentée, tentant d’ouvrir les cœurs de ses compatriotes à la Lumière ?
Mais «l’heure de la domination des ténèbres » a commencé. Jésus ne retient pas ses larmes « Ah, si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le messager de paix !…tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée ». Ce temps particulier, la Semaine Sainte nous l’offre chaque année, comme si c’était la première fois, la dernière et l’unique. Reconnaissons le temps où nous sommes visités !
Si nous fixons les yeux sur Jésus-Christ et Le suivons pas à pas, nous ne manquerons pas d’apercevoir, au fond de son regard, l’humanité qu’Il tâche d’embrasser dans son intercession. Dans sa Passion, à tout instant, Jésus n’a de cesse de porter la « passion du monde ». Celle dont Il aperçoit l’accomplissement dans son Corps Mystique (l’Église), jusqu’à la consommation des siècles.
C’est ainsi que l’étrange recommandation faite aux femmes sur le chemin du Calvaire, le pardon accordé aux bourreaux et la promesse au larron repenti achèvent de nous dévoiler cette attention extraordinaire. Rejoignons en esprit le lieu où nous sommes sauvés…
« Par le bois de la croix, l’œuvre du Verbe de Dieu est devenue manifeste à tous : ses mains y sont étendues pour rassembler tous les hommes. Deux mains étendues, car il y a deux peuples dispersés sur toute la terre. Une seule Tête au centre, car il y a un seul Dieu au-dessus de tous, au milieu de tous et en tous. » (St Irénée)
Abbé Simon Chouanard +