La Première Communion de Dieu

La Première Communion de Dieu

Tout chrétien devrait se souvenir avec émotion du jour de sa « première communion ». Ce jour où il accueillit en sa personne le Dieu fait homme, mort et ressuscité, en son état glorieux actuel, sous les apparences du pain : étreinte sans égale de son humanité périssable avec le Verbe éternel…. « gage de la gloire à venir » !

Le Christ fit-il, un jour sa « première communion » ? Quelle question anachronique et enfantine ! Le Fils de Dieu aurait-il besoin de s’unir à Dieu, puisqu’Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, né de la Lumière ?

La question n’est pas aussi insensée qu’elle le paraît. Si la contemplation du nouveau-né de la crèche dévoile le miracle de l’Incarnation, nous sommes bien mis en présence d’une « première communion », celle de Dieu, qui est donc le fondement de de la nôtre. À partir de son Incarnation et à travers nos communion eucharistiques, notre humanité est assumée par sa divinité. La « Première Communion de Dieu » ainsi que nous pourrions l’appeler, qui commença au jour de l’Annonciation, de sa conception dans le sein de la Vierge Marie et que le mystère de sa naissance, célébré à Noël nous fait entrevoir.

Les premières communions des petits chrétiens en pèlerinage ici bas inaugurent des chemins plus ou moins fidèles… Combien aussi de saintetés semées qui écloront et porteront du fruit dans le monde ? Combien de candeurs perdues, de ferveurs évaporées et de confiances délaissées ?

La première communion de Dieu est un don sans retour. Pas l’ombre d’une hésitation. Il est venu pour se donner et ne se reprendra pas sans nous. Il est venu non pour nous aimer – car Il nous aime de toute éternité – mais pour nous sauver ! « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16)…. « Le Verbe S’est fait chair afin de mourir pour nous », écrira saint Augustin. En sa mort temporelle, Jésus vaincra la mort éternelle qui nous menace.

La première communion de Dieu est une déclaration d’amour qu’aucun événement, qu’aucune parole n’a jamais été démentie et qu’on ne cesse de voir confirmée, depuis le matin de Pâques, dans la geste bouleversante des saints de l’Histoire et d’aujourd’hui, pour notre plus grande confusion et joie !

En nous agenouillant à la crèche, devant la manifestation du mystère de la Nativité : recueillons la grâce de répondre à Jésus fidélité pour fidélité et amour pour Amour, puisque l’Éternel nous en donne encore le temps.

Abbé Simon Chouanard