Parce qu’il veut notre peau, pendant que Dieu veut votre salut, l’Adversaire s’attachera à vous convaincre, à partir du mercredi 2 février à l’aube, que si le Carême demeure une bonne démarche – et qu’assurément nous en aurions bien besoin – pour telle et telle excellente raison, il vaudrait mieux le reporter à l’année suivante, ou encore différer son démarrage, voire préférer une période plus propice pour effectuer une vraie retraite spirituelle… Sa technique est grossière mais efficace. Elle consiste tout simplement à compromettre le rendez-vous que l’Église nous fixe, au nom du Seigneur !
« Comme des gamins assis sur les places publiques et qui en interpellent d’autres, leur reprochant de ne pas entrer dans leur danse… » (Mt 11, 16-17) nous ne consentons pas à entrer dans le rythme de la sainte liturgie, qui est celui de Dieu, préférant vivre au gré de nos humeurs ou de contingences moins imparables qu’on veut le laisser croire.
Comme des enfants, en vrais fils et filles de Dieu, en disciples bien-aimés et observants, ne serait-il pas possible de poser un acte de liberté souveraine en déclarant cette année : « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ! (Ps 39) Qu’il me soit fait selon ta parole ! (Lc 2, 38)… le Carême 2022, j’en suis ! » ?
À défaut d’être parvenu à nous faire relativiser l’Heure de Dieu « Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut »(2 Co 6, 2), l’Adversaire tentera donc probablement, de nous persuader d’aller chercher ailleurs (et si possible assez loin) ce qui nous est donné ici. Que le désert soit à la portée de chacun, puisqu’il consiste à dégager tout ce qui nous encombre immédiatement, le Menteur s’empressera de nous en faire douter en vous tendant un billet de voyage pour un pays imaginaire. Pourvu que nous esquivions la demande du Sauveur « Il me faut demeurer chez toi » (Lc 19, 5), « Je frappe à ta porte ! » (Ap 3, 20)…
Parce que c’est toujours, ici et maintenant, hic et nunc, que la grâce divine se communique à nos âmes, le diable aiguise notre art de la procrastination et du tourisme spirituel. S’il est en effet malin, tout chrétien qui demeure dans la candeur de la colombe – de l’enfant, non du gamin – pourrait bien se révéler plus rusé que ce serpent ! Et quoi de plus simple, de plus filial que d’entrer dans le temps de Dieu ?
C’est à cet effet que votre paroisse s’emploie cette année à vous proposer un vrai chemin de conversion, notamment avec 4 magnifiques soirées « Venez & Voyez » qui réuniront les conditions idéales pour accueillir (pour une première fois ou à nouveau) la vérité et la grâce qui débordent du Cœur de Jésus ! Au milieu du désert, « Venez et voyez comme est bon le Seigneur ! » Réservez dès maintenant, dans votre agenda, ces rencontres que tout conspirera à reporter ou déporter…mais dont il nous revient de décider, précisément, que rien ne nous détournera. Parce que Dieu le veut et que je le veux avec Lui !
Parce que je sais que c’est ici et maintenant (et non pas demain et ailleurs) que le Seigneur me fait grâce !
Abbé Simon Chouanard